Étape #07
Pornic > Machecoul
le Résumé de l'Étape
Chronos
- Distance : 68 km
- Départ : 14:34 h
- Arrivée : 23:17 h
Communes traversées
• Les Moutiers-en-Retz
• Machecoul-Saint-Même
• Pornic
• Villeneuve-en-Retz
Infos territoires
- Population : 17 010 hab.
- Emplois : 6 207
- Surface artificialisée : 11,4 %
- Surface naturelle : 67,2 %
- Eau & Zones humide : 21,5 %
- Densité : 96,5 hab./km²
Chronos
- Distance : 68 km
- Départ : 14:34 h
- Arrivée : 23:17 h
Communes traversées
• Les Moutiers-en-Retz
• Machecoul-Saint-Même
• Pornic
• Villeneuve-en-Retz
Infos territoires
- Population : 17 010 hab.
- Emplois : 6 207
- Surface artificialisée : 11,4 ha
- Surface naturelle : 67,2 ha
- Eau & Zones humide : 21,5 ha
- Densité : 96,5 hab./km²
Navigation rapide
la Rencontre du Jour
Vincent Le Yondre
Ici, nous sommes ruraux avant tout, avec des influences de Nantes Métropole et du 2nd pôle de la Vendée : Challans.
Bien qu’on soit limitrophe avec leur département nous n'avons pas de relation avec les acteurs de la Vendée.
Machecoul est au milieu d’un bassin et doit composer avec Pornic, Saint-Brevin, Sainte-Pazane, Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, Legé, même si nous ne sommes pas en concurrence au niveau des actifs.
Ce qui est sûr avec ce confinement, c’est qu’il faut aller vers la transition numérique.
Ici, on a hérité de l’expérience de MCF et de la saine émulation de la reprise croissante des initiatives locales et d'un grand groupe : Intersport.
L'enjeu, c’est de continuer de fournir des services aux grosses entreprises en périphérie sans vider le cœur de bourg : l’attractivité, c’est le cœur de bourg.
La gare en ville ? On en parle peut-être pas assez souvent.
C'est sûr, la vie en usine ça rassemble la communauté.
La jeunesse est captée par Challans.
Vincent Le Yondre
Agent Territorial en charge du développement économique et touristique au sein de la CCSRA
l'Image(s) du Jour
Radeaux des villes, radeaux des champs
En cette fin de dimanche après-midi à Pornic, les cyclistes se hâtent à la gare de peur de n’avoir assez de place dans le TER. Les piétons se sont accordés dans le sens de leur flânerie, à l’exception de quelques récalcitrants. En voyant la file d’attente devant l’institution locale de la fraiseraie, je repense aux serres de culture de fraises croisées la veille à l’entrée de la ville. En voyant tous ces gens accrochés à leur cornets à la recherche d’un banc, je repense également au film « The founder », que j’ai vu quelques jours plus tôt. John Lee Hancock y retraçait la construction du royaume Macdonald quand le succès venait de la qualité du produit et du report du temps de consommation sur l’espace public.
Je quitte la foule en direction de la Bernerie-en-Retz, Les-Moutiers-en-Retz.
Contrairement à la veille, je traverse de nombreux champs entre chaque bourg. Il y a de nombreux camping-cars qui remuent sur les chemins de terre, des bateaux sur des remorques et des tracteurs. Des vues s’ouvrent parfois vers l’océan. Je me sens moins « en ville », presque à la campagne.
À cette heure d’apéro pour les uns et de goûter pour les autres, les bourgs sont investis d’activités populaires bien connues : sur un fond techno saturé, un groupe de flamengo local défile dans les rues de la Bernerie devant quelques passants silencieux qui se hâtent de finir leur gaufre. Heureusement que les danseurs ont un masque noir assorti à leur tenue, car comme tout le monde ici j’ai totalement oublié le confinement, la Covid et les gestes barrières.
Sur la place des Moutiers, sous les platanes et devant l’église, un MC anime un karaoké, entre le manège et le trampoline.
Le show est bien rodé, autant pour l’animateur que pour le public. Jusqu’à fin août il reste encore 5 semaines, qui sont autant de cycle d’animation à répéter. Les animations des plages et des campings ont investi jusqu’à la place centrale du bourg et me laissent penser que les usages plus quotidiens ont du mal à trouver leur place sur l’espace public. Les 5 semaines à venir seront autant de cycles d’animation qui se répéteront et qui imposeront le rythme du bourg.
Je continue et entre dans le marais de Lyarne. Ma 2nde crevaison m’immobilise quelques centaines de mètres plus loin. Les chevaux curieux viennent me rencontrer et semblent bien familier envers les étrangers. Le soleil se couche dans ce paysage somptueux et le clocher de l’église de Bourgneuf pointe entre les herbes hautes. C’est ici dans les marais de Lyarne que l’éternelle macarena et la voix de Dave viennent résonner, se perdre puis s’éteindre. Je retrouve le silence et le noir de la nuit et file vers Villeneuve-en-Retz avec le sentiment de retrouver l’ordinaire.
le Bourg du Jour
Machecoul
Dans la nuit noire du marais breton, j’aperçois les lumières de Machecoul. Je continue la longue ligne droite de la D64, et dépasse les premières maisons… J’entre dans Machecoul par les lotissements qui me déconnectent bien vite, bien que le garage du marais me rappelle qu’on est tout proche. La ville s’est étendue vers le marais, mais va bientôt arrêter car la nappe phréatique est protégée aux vues de ses enjeux environnementaux et prisée par les influents maraîchers alentour. Je traverse la voie ferrée encore en fonctionnement et laisse la gare sur ma droite pour faire face au tissu historique de la ville au niveau du cinémachecoul. Là, les maisons sont à étage, enduites et encore une fois aux encadrements de brique et aux toitures tuilées. Je dépasse les boulevards hérités des anciens remparts de la ville ancienne et m’engage dans l’axe majeur par les rues Henry, Avril et Alexandre. Encore une fois, je découvre l’église par l’arrière plutôt que par sa façade principale.
L’église impressionne par ses deux clochers symétriques, aiguisés et dentelés.
Son raffinement est en décalage avec la taille actuelle de la ville : 7500 habitants environs.
En fin de perspectives, il y a de hauts sujets et les vestiges d’un des châteaux de Gilles-de-Rais.
Je m’enfonce dans le tissu serré des maisons mitoyennes pour découvrir la halle du marché et sa structure métallique, puis prends la direction du sud. Je passe devant les nombreux équipements d’enseignement rassemblés autour du boulevard Jean-de-Grandmaison, puis refranchis la voie ferrée à l’est, en direction du camping municipal. Je suis surpris par la qualité du lieu, au beau milieu de la zone d’activité mais en lien direct avec le Falleron. Ce charmant cours d’eau qui attire les pêcheurs. Le lieu est fréquenté.
Le bourg semble coupé en deux : d’un côté il y a le bourg historique et ses excroissances d’après-guerre étirées le long des voies. De l’autre, il y a cette grande avenue Marcel Brunelière autour de laquelle se sont implantées de grandes boites industrielles posées sur des socles bitumés et imperméabilisés. L’industrie semble en bonne santé au regard des silos et façades. Je reconnais des enseignes bien connues comme MFC, héritage légendaire des usines de vélo gitanes, qui a su se réinventer en associant les employés locaux et une franchise nationale. Ou bien Beillevaire, ce fromager local qui a fait fortune en se développant tout autant sur les marchés locaux qu’aux centres des grandes métropoles : Paris, Londres, New York, Nantes.
Il y a eu comme un décentrage de l’activité vers ses extériorités pendant des décennies, qu’une voie cyclable large tente de raccrocher à un centre historique
Plus tard en repartant en direction du sud-est du département, je perçois les exploitations maraîchères qui ceinturent le bourg. On dit qu’ici, des habitations temporaires et précaires abritent des saisonniers, mais je n’en vois aucune trace, derrière cet anneau, je retrouve les nombreux boisements et champs de maïs de Touvois.
le Patrimoine du Jour
LA pêcherie de bord de mer
J’ai déjà rencontré quelques pêcheries à Saint-Brevin et Saint-Nazaire. Elles sont souvent bien entretenues, participent à l’ambiance du remblai ou rendent plus atypique encore le paysage, mais je ne les vois pas s’activer. À Préfailles, un pastiche échelle 01 est installé au milieu d’un rond-point et marque l’entrée de ville. À Pornic et surtout aux Moutiers-en-Retz, c’est différent.
Le temps d’une pause, on m’ouvre les portes d’une pêcherie rénovée et on m’explique que les règles diffèrent d’une commune à l’autre.
Une pêcherie est nécessairement en bois. Exposée aux vents et marées, elles s’abîment et ont une durée de vie limitée. C’est un patrimoine vivant qu’il faut régulièrement renouveler.
À Pornic, on porte le projet à ses frais et on loue annuellement l’emplacement à la commune
Une pêcherie ne peut être implantée n’importe où : on la reconstruit que si l’ancrage des piliers de bois pré-existe. Ce qui compte au-delà du bâti, c’est l’emplacement. Constituée de planches de bois bardées à l’horizontale, il est interdit de les isoler ou de les connecter au réseau d’eau. Cela permettrait d’y dormir et encouragerait une privatisation du patrimoine pour un usage touristique intensif. Il paraît que certains s’en affranchissent mais il ne faut pas en parler.
Ce qui définit une pêcherie c’est son carrelet. La maille carrée varie de 12 à 20 mètres carrés. Suspendue à un mât métallique oblique directement attelé au plancher, le mouvement des contrepoids fait vibrer la structure à chaque levée.
Depuis les sentiers des douaniers ou les bords du rivage, le badaud s’arrête et contemple. Un breton de Quimper me demande comment s’appelle ce mécanisme. Il semble que la pratique soit beaucoup plus répandue chez nous qu’en Bretagne. Le marnage serait ici plus clément donc plus propice.
À quelques exceptions près, on accède à la pêcherie par une passerelle accrochée au rivage, ce qui donne une meilleure stabilité à l’ensemble. Quelques vestiges de piliers de bois marquent encore le paysage des Moutiers-en-Retz et rappellent qu’une fois encore, ce patrimoine est fragile et comme le marais de Guérande, demande un engagement permanent.