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Étape #10

Boussay > Divatte-sur-Loire

mercredi 22 juillet 2020
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le Résumé de l'Étape

Chronos

Communes traversées

• Boussay
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• Divatte-sur-Loire
• Gétigné
• La Boissière-du-Doré
• La Regrippière
• La Remaudière
• Le Loroux-Bottereau
• Mouzillon
• Vallet

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la Rencontre du Jour

Christian Batard

Nous, on ne voit pas le paysage des tunnels plastiques. Ce sont d’en face.

Le confinement a fait du bien pour se rapprocher : des familles se sont recréées dans les villages. J'étais un peu le grand-père de mes petits voisins.

Les sentiers sont devenus nos espaces de rencontres. La marche nous a rassemblé.

Ici, on a un recul de la vigne et une avancée des exploitants bio.

On essaie de multiplier les échanges avec les exploitants de la vallée pour travailler ensemble.

On a demandé aux exploitants d’héberger les saisonniers sur leurs parcelles, afin qu’ils libèrent la pierre percée.

Christian Batard

Maire délégué de Barbechat et premier adjoint à la commune nouvelle de Divatte-sur-Loire

l'Image(s) du Jour

La descente vers la Loire

Les vignes défilent aux environs de Clisson. Les feuilles vertes sont larges et le raisin sera à maturation dans un mois. 3 semaines plus tôt que l’année dernière me dit-on, et ça pose quelques questions. À peine le soleil levé, un couple se prend en photo sur le pont de la ville de Clisson, mais la saison n’est pas aussi intense que l’année dernière d’après le garçon de café. Quelques kilomètres plus loin sur le plateau de Vallet, les panneaux se multiplient sur les bords de route. Ils signalent la « Capitale du muscadet », ils orientent vers des « exploitations et caves à visiter », ou valorisent les traces d’un pont gallo-romain à Mouzillon… Ce paysage animé rappelle les sites touristiques de Dordogne ou d’Ardèche, quand les sites naturels cherchent à s’afficher jusqu’au bord des routes. Les vignes s’étendent jusqu’à l’est du département, dans un paysage vallonné par la Langueze et Le Logne. Les bourgs ont été vidés de leurs commerces, les machines à embouteiller se déplacent en demies remorques jusqu’au cœur des exploitations. À la Chaussaire, on m’explique comment l’une d’elle fonctionne : dans une boîte de plastique posée sur place pendant deux jours, douze mètres carrés suffisent à étiqueter, remplir et embouteiller des milliers de bouteilles de verre de jus de raisin cultivé sur plusieurs hectares.

De là, une pente douce et régulière emmène jusqu’à la Divatte-sur-Loire. La vigne s’arrête au niveau du plateau, une lisière de hauts sujets fait la transition avec les bourgs et la plaine maraîchère de la Divatte. Les rangs de cultures sont perpendiculaires à la Loire, et s’exposent à la vue de la rive droite de la Loire.

le Bourg du Jour

Divatte-sur-Loire

Venant des lisières intérieures des Mauges occidentales, je traverse le bourg de la Boissière du Doré. J’étais venu plusieurs fois au zoo éponyme, mais jamais je n’avais pénétré l’enveloppe urbaine. Il est des communes qui peuvent attirer sans qu’on n’ait jamais à y entrer.

Je continue vers le nord et entre dans la commune nouvelle de Divatte-sur-Loire, plus exactement à La Chapelle-Basse-Mer. C’est le bourg principal, qualifié de « plus urbain » que Barbechat, l’autre commune déléguée.

Comparé à la Regrippière, à la Boissière-du-Doré et la Remaudière, c’est vrai que le bourg est animé de cafés, snacks et restaurants.

Le centre est en chantier. Des immeubles collectifs de trois niveaux se construisent entre la mairie et l’église. Les villes doivent se densifier pour préserver les espaces naturels sensibles, les terres agricoles, les zones humides. C’est un bon exemple de densification urbaine, même si l’on me signifiera qu’ici, de nombreuses zones constructibles ont été identifiées au sein ou en continuité des deux bourgs historiques, afin de continuer de développer des maisons individuelles avec jardins.

Divatte-sur-Loire se définit comme une commune bicéphale qui cherche à repartir ses équipements et faciliter les mobilités par des voies douces sécurisées. Mais à regarder la photo aérienne, la commune serait finalement tricéphale.

Les lieux-dits de la Pinsonnière et de Saint-Simon, composent une entité comparable à Barbechat, à égale distance de La Chapelle-Basse-Mer. De nombreux hameaux et de grosses fermes situées sur le plateau complètent les lieux de vie.

À l’est, Barbechat, s’organise autour de l’îlot de l’église. En promontoire de la rive gauche de la Divatte. Ce n’est pas vraiment un bourg carrefour, ni une porte d’entrée vers le Maine-et-Loire. C’est un bourg à l’écart des axes principaux qui s’est largement étendu par des lots libres construits à la fin du XXème siècle. De ce côté, on célèbre le 14 juillet à Saint-Sauveur-de-Landemont dans le 49, plutôt qu’à saint Julien-de-Concelles, au grand dam de La Chapelle-Basse-Mer.

Au sud-ouest, la Chapelle-Basse-Mer est perchée sur les contreforts du vallon de la Loire. Historiquement, le bourg était structuré autour du carrefour de la route des crêtes (qui relie Le Loroux-Bottereau à la Varenne) et de la route du vignoble, qui descend dans la vallée jusqu’au pont de Mauves. Le carrefour a été soulagé par une voie de contournement où ont déporté de nombreux équipements fédérateurs : la salle polyvalente, l’école élémentaire, le stade municipal et la zone d’activité.Au nord, les deux lieux-dits de la Pinsonnière et de Saint-Simon semblent indissociables, organisés autour de la place du champ de foire et de la levée de la Divatte. Mais les habitants ne sont pas de cet avis. L’un d’eux dira d’ailleurs que plus on connaît un territoire, même petit, plus il nous paraît différent et infini. Ici, les bâtiments sont anciens, agricoles et sont liés à l’exploitation de la vallée, protégée par la levée qui s’étire le long de la Loire depuis 1856. Elle n’a rompu qu’une fois, mais ici, les gens en parlent encore et il n’est pas question de rendre de nouvelles terres constructibles.

Derrière la Divatte, les stries maraîchères s’étirent sur des kilomètres, mais sont très souvent recouvertes de GAP, ces fameux tunnels plastiques. Ils sont là depuis une quinzaine d’années et participent à l’identité locale. La salade a pris le dessus sur le raisin, les vignes ne trouvent pas preneurs, et des parcelles devenues friches restent classées AOC. Pour combien de temps encore ?

le Patrimoine du Jour

Les ronds points folkloriques

Lors de cette étape, j’aurais pu vous parler du patrimoine historique de Clisson ou du patrimoine culturel du vignoble nantais. Mais 2 500 signes ne le permettent pas. Depuis que je parcours la Loire-Atlantique, un autre patrimoine attire mon attention et se trouve magnifié dans ce coin du département : les ronds points. N’en déplaisent à Gilles et John, les ronds points sont ici investis de curiosités locales, reconnues nationalement. Certains servent de décor pour des clips de Philippe Katerine, d’autres méritent un chapitre entier dans le road-trip artistique des ronds points fait par Uli Voeth en 2019. Je rejoins une séquence étonnante reliant la Haye-Fouassière, Clisson et Mouzillon, en faisant le tour de la soucoupe volante, en résistant à l’envie de sauter dans un petit Mouzillon géant, en contournant une jarre plus grande que moi, ou m’orientant dans le paysage de la périphérie clissonnaise grâce à l’émergence du manche d’une basse de 10 m de haut.

Il existe plus de 50 000 ronds point en France, et c’est une de nos caractéristiques nationales. On les oublie souvent mais à eux tous, sur un rayon moyen de 5 mètres, ils représentent 50 000 x 3, 14 x 5 x 5, soit 3 925 000 mètres carrés !

La Loire-Atlantique est un des leaders quantitatifs et créatifs dans le secteur (on a même inventé le double rond point et le rond point traversé par le tram) mais c’est dans le vignoble que je rencontre les plus beaux spécimens. Il existe un classement des giratoires les plus étonnants. Ils ont été plantés de géraniums, investis, talutés, bordurés, bloqués, coupés, habités, squattés, mais aucun d’eux n’est aujourd’hui classé. Pourquoi?

Chanson du Jour

Louxor j'adore

par Philippe Katerine

Le Louxor, c’est LA boîte historique du vignoble nantais, à laquelle rend hommage Philippe Katerine, chanteur originaire de l’autre côté de la frontière vendéenne.