Étape #12
Loireauxence > Montrelais
le Résumé de l'Étape
Chronos
- Distance : 16 km
- Départ : 13:04 h
- Arrivée : 15:33 h
Communes traversées
• Montrelais
Infos territoires
- Population : 8177 hab.
- Emplois : 2275
- Surface artificialisée : 8,1 %
- Surface naturelle : 90 %
- Eau & Zones humide : 1,8 %
- Densité : 61 hab./km²
Chronos
- Distance : 16 km
- Départ : 13:04 h
- Arrivée : 15:33 h
Communes traversées
• Montrelais
Infos territoires
- Population : 8177 hab.
- Emplois : 2275
- Surface artificialisée : 8,1 ha
- Surface naturelle : 90 ha
- Eau & Zones humide : 1,8 ha
- Densité : 61 hab./km²
Navigation rapide
la Rencontre du Jour
Hélène Guenard
J’aime les îles de Loire, je retrouve à une autre échelle le sentiment d’évasion que j’avais dans les déserts du Sahara et d’Asie centrale.
Le sable est un élément fantastique.
Ici, on est vraiment à cheval entre le 44 et le 49, c’est un territoire à part entière.
On pourrait y développer un véritable esprit nomade.
Hélène Guenard
Historienne médiéviste du moyen-orient devenue guide historienne des bords de Loire et gérante du camping municipal de Varades-Saint-Florent-le-Vieil
l'Image(s) du Jour
Quitter le departement. Terminus. Tout le monde descend.
La fin du périple approche, et je reprends la route de Montrelais, en direction de la gare de Ingrandes/Le-Fresne-sur-Loire. Il est plus tard et cette fois, je ne suis pas la proie des moustiques de Loire. Les vaches se regroupent au bord du sentier, comme pour me dire au revoir. Je ne m’aperçois même pas que je sors du département quand j’entre dans le bourg de la commune nouvelle interdépartementale d’Ingrandes-le-Fresne-sur-Loire. Tout un symbole. Deux communes de deux départements différents se rassemblent dans une logique de territoire, de continuité urbaine, de proximité d’habitudes. Elles se rejoignent autour d’une histoire partagée avec l’essor du commerce fluvial des mariniers de la Loire.
Ici, la gare a pris le relais du port, mais la ville est restée la porte d’entrée et la porte de sortie du département. Où de l’autre département, aucun panneau n’est là pour nous le rappeler.
Je repense à tous ces kilomètres (738 au total) aux paysages traversés et aux nombreuses questions abordées. L’identité architecturale, les entrées de villes, la gouvernance, la place de l’agriculture, la mutation des mobilités, la préservation naturelle, l’évolution des bourgs. Les différents modes de gestion et de fabrication du patrimoine, qu’il soit bâti ou végétal. La valorisation touristique et son imbrication avec des quotidiens. La place du travail et les types d’activités.
Il me semble aujourd’hui nécessaire de mettre ces questions en résonance de part et d’autre du département, au-delà de la géographie et de la statistique. Dans une approche sensible.
le Bourg du Jour
L’île Batailleuse
Cette fois, nous ne parlerons pas de bourg, mais d’île. Elle n’est pas aussi connue que celle de Nantes, mais l’île batailleuse fait partie des 24 autres îles de Loire du département, avec Meslet, Moquart, Briand, Kerguelen, Bernardeau, Moines, Delage, Coton, Neuve-Macriere, Perdue, Dorelle, Neuve, Ripoche, d’Arrouix, Monty, Chênaie, Clémentine, Héron, Forget, de la Motte, saint Nicolas, et le Banc de Bilho. Aujourd’hui, elles sont rarement habitées, mais font l’objet de nombreux projets et préoccupations : touristiques, environnementales et économiques.
L’île batailleuse est sableuse, mais n’est pas aussi mouvante que les autres îles de Loire. Le bras de Loire au nord s’ensable quand celui situé au sud-est bien drainé.
L’île est ainsi accrochée aux limites administratives départementales comme aucune autre. Bien sûr, il y a à Ancenis l’île aux Moines, appartenant au 44, mais uniquement à Essai depuis le 49. Mais ici, c’est différent, le versant nord, avec l’entreprise de cimenterie appartient à la Loire-Atlantique quand le versant sud avec l’île Bizet entièrement replantée appartient au Maine-et-Loire.
Plus encore le camping municipal entretient le paradoxe : géré par Saint-Florent-Le-Vieil (49) le camping est implanté sur des terrains de Varades (44). De là s’ouvrent des vues magnifiques sur l’abbaye de Saint-Florent-Le-Vieil et Varades.
L’île n’est pas habitée à l’année, hormis deux corps de fermes situés de part et d’autre de la ligne des ponts. Comme beaucoup d’îles de Loire, les terres sont favorables aux Pâturages et aux cultures, mais constituent également une formidable ressource écosystémique pour les sangliers et les oiseaux. Car la Loire ne nous appartient pas.
le Patrimoine du Jour
Les ponts de Loire
La traversée de Varades à Saint-Florent-Le-Vieil est permise dès 1852, avec la construction d’un premier pont démoli pendant la guerre. La plaque de métal fixée sur la pile indique que celui-ci date de 1954.
Le pont de Varades est un des 5 points de traversée de la Loire en amont de Nantes métropole. Plus en aval, il y a Ancenis, Oudon, Mauves, Thouaré, puis Bellevue.
C’est un pont suspendu, reposant sur deux piliers espacés de 178 m et permettant de franchir plus de 300 m.
Aujourd’hui en travaux, il me permet de découvrir les techniques de réhabilitation des ouvrages d’art. On n’assèche pas la Loire, mais un barrage temporaire de gravats est monté afin que les engins utilitaires travaillent. Le fleuve se retrouve canalisé dans des tuyaux de béton quelques mois durant. Des piles sont enfouies et permettent la stabilisation des piliers.
Le pont reste ouvert, mais la charge admise est réduite. Des gendarmes contrôlent de part et d’autre que les poids lourds n’échappent pas à la règle.
Comme d’autres ponts de Loire, on partage la voie avec les voitures dans un sentiment d’inconfort. Il n’y a qu’à Mauves où une voie de mobilité douce sera en site propre après les travaux.
Les lignes de ponts sont des éléments caractéristiques de la Loire-Atlantique faite de béton et de métal. Certains ont été conçus par d’illustres ingénieurs, comme Marc Seguin à Ancenis, qui a permis d’inventer le système de tensions ajustables des filins métalliques. D’autres comme celui de Mauves ont été le sujet principal du premier film de Jacques Demy. Il y filmait les traversées de la Loire en évoquant l’ancien temps, celui des bacs de Loire, qu’on retrouve encore entre Nantes et Saint-Nazaire. Le petit dernier est l’Oudonnais tout juste âgé de 44 ans. Un âge approprié.